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Mise en ligne 31 octobre

lundi 28 octobre 2024


RECRUTEMENT DES PROFESSEURS CERTIFIES : NON A LA DÉGRADATION DU METIER


 

          COMMUNIQUE DE LA CONFÉRENCE DES ASSOCIATIONS DE PROFESSEURS SPÉCIALISTES



Anne Genetet annonçait, jeudi 3 octobre dans un discours devant les recteurs[1], qu’elle allait sans tarder reprendre avec son collègue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche le projet de réforme du recrutement des enseignants suspendu cet été par Nicole Belloubet. La nouvelle ministre de l’Éducation nationale démontre, elle aussi, son indifférence envers les associations disciplinaires et les organisations syndicales qui, dans leur grande majorité, ont dénoncé ce projet de réforme. L’annonce d’une suppression de plus de 4 000 postes d’enseignants[2] ne peut que mettre en doute le sérieux avec lequel est prise en compte la fonction enseignante.

Rappelons-en les principaux traits. Le concours du Capes et du Capet ferait l’objet d’un recrutement d’étudiants en cours de licence 3. Ceux-ci seraient ensuite formés pendant deux années de master au sein d’ « écoles normales supérieures du professorat », débouchant sur leur titularisation. La formation reçue serait supposée garantir le rattrapage du déficit de maîtrise disciplinaire, en même temps qu’assurer le savoir-faire didactique nécessaire pour mettre en œuvre l’acquisition des contenus par les élèves. Dès la deuxième année, les étudiants recrutés disposeraient du statut de fonctionnaires-stagiaires et seraient chargés d’un demi-service d’enseignement. Des rétributions sont prévues au cours de ces deux années. Elles ont toutefois fait l’objet d’une communication brouillée.

La Conférence des associations de professeurs spécialistes ne peut accepter le choix qui est fait, sous prétexte de reconstituer un vivier de recrutement plus large, d’avancer le Capes et le Capet au second semestre de la troisième année de licence. Elle dénonce le simplisme d’une méthode consistant à abaisser le niveau d’exigence sur le plan de la maîtrise disciplinaire. Comment prétendre élever le niveau d’exigence auprès des élèves si on abaisse le niveau de formation universitaire exigé pour le recrutement de leurs enseignants ? Comment ne pas voir que cela abîmera encore un peu plus l’image du métier dont on prétend vouloir restaurer l’attractivité ? Il est peu crédible que des années de formation postérieures au concours, et dont la deuxième impliquerait une entrée de plain-pied dans le métier, puissent réellement être consacrées à un approfondissement des connaissances. Enfin, ce projet de réforme creuserait un peu plus le fossé entre le Capes et le Capet, d’une part, et l’agrégation, d’autre part, du point de vue des exigences disciplinaires.

C’est dans la revalorisation salariale, dans l’accompagnement des premières années de carrière, dans le redressement de la formation continue et dans la restauration de la sérénité dans les établissements qu’il faut chercher les solutions.

 

En conséquence, la Conférence demande :

-       que l’actuel projet de décret soit définitivement abandonné ;

-       que tout projet futur exclue un recrutement dont les candidats pourraient ne pas être encore titulaires d’une licence complète et que le Capes puisse faire l’objet d’une année de préparation spécifique ;

-       que l’épreuve d’admission dite d’ « entretien », impropre à un concours de recrutement d’enseignants et source d’inacceptable arbitraire, soit supprimée et remplacée par une épreuve disciplinaire ;

-       que les règles du concours ne soient en aucune façon de nature à en fermer l’accès, totalement ou partiellement, à des candidats issus de parcours divers, y compris de parcours de recherche.

La Conférence tient également à rappeler la nécessité impérative, pour les enseignants, de pouvoir accéder à une formation continue de qualité, sans laquelle l’exercice serein du métier et donc son attractivité sont mis en danger. À ce titre :

-       la Conférence demande que cette formation ne prenne pas prétexte des légitimes exigences didactiques pour négliger les contenus disciplinaires, mais au contraire ne les dissocie jamais de ces derniers ;

-       elle demande également que cette formation s’inscrive sur le temps de travail des enseignants, y compris sur les heures devant élèves ;

-       elle réitère ses protestations contre les incitations ministérielles à déplacer la formation hors des heures de cours[3] et s’émeut de voir l’IGÉSR entériner cette voie de l’alourdissement des charges des professeurs[4] ;

-       elle demande également que soit facilité l’engagement des enseignants dans un travail de recherche universitaire, poursuite d’études propice à la qualité de leur enseignement, mais objectif le plus souvent abandonné parce que quasiment impossible à atteindre dans l’état actuel des choses.


[1] https://www.aefinfo.fr/depeche/718888-formation-des-enseignants-anne-genetet-annonce-reprendre-la-reforme-afin-d-aboutir-pour-la-session-2026-des-concours

[2] https://www.societedesagreges.net/actualite/communique/education-nationale-un-budget-2025-inacceptable/

[3] https://conferenceassociations.blogspot.com/2023/10/communique-sur-la-formation-continue.html

[4] https://www.aefinfo.fr/depeche/718793-l-igesr-recommande-d-instaurer-une-obligation-de-18-heures-de-formation-continue-pour-les-enseignants-du-2nd-degre




Associations signataires : 

APBG, APHG, AP Lettres, APMEP, APPEP, APSES, APSMS, CNARELA, UdPPC


Mise en ligne 24 octobre

Mise en ligne 26 septembre

Chers membres de l'APHG, chers collègues, chers visiteurs.


Comme vous pouvez le constater le nom du site vient d'être modifié. Une explication s'impose.
Créateur de ce site en 2003 pour le compte de la Régionale Île de France de l'APHG, je l'ai transformé en fonction des demandes de la Régionale.


Comme vous le savez sans doute, le Comité National de l'APHG a décidé de supprimer la Régionale Île de France et de créer à la place trois régionales académiques. Je suis de ceux qui considèrent que cette décision est une erreur pour deux raisons. Les divisions sont moins performantes que les rassemblements, et l'appliquer c'est ne pas tenir compte des problèmes de communication dans la grande banlieue, ce qui est un comble pour des géographes. Qu'on le veuille ou non les relations vers Paris sont plus faciles qu'à l'intérieur des académies de Créteil et de Versailles.


Ce faisant, la décision ayant été entérinée par la dernière assemblée de la régionale le 25 septembre, j'en tire les conclusions. Il n'y a plus de régionale Île de France, il n'y a donc plus de site de la Régionale.


Je ne peux cependant pas supprimer ce site qui, si je me fie aux éléments chiffrés cumule plus de 1300 visites et plus de 2300 pages visitées par mois. Il y a bien une demande spécifique.

J'ai donc décidé de le garder en vie en le transformant. Il ne sera plus la courroie de transmission systématique de toutes les décisions, activités de l'APHG. Ceux qui visitent les pages enseigner du site se sont rendus compte que la colonne APHG a disparu au profit d'une colonne pédagogie. Les références aux ressources APHG n'ont pas été supprimées mais elles sont mêlées à celles d'autre associations, organisations et organismes utiles. Ce travail de transformation n'est pas encore totalement terminé car il est très long.


J'espère que ce changement de nom ne vous posera pas de problème dans l'utilisation du site.

Vous trouverez en bas de la page d'accueil la possibilité de me joindre.

Le webmaster 

Mise en ligne 13 juillet


Pour une école de Front populaire. De l’école unique à l’école commune, au cœur de la République scolaire

Tribune d’Olivier Loubes, historien de l’imaginaire social du politique, spécialiste de l’école et de la nation

 vendredi 12 juillet 2024 -


DROIT DANS LE MUR, EN KLAXONNANT !

Communiqué du bureau national de l’APHG

 mardi 9 juillet 2024


Alors que les Français sortent à peine, épuisés, d’une campagne électorale angoissante, Nicole Belloubet, pour l’heure maintenue ministre de l’Éducation nationale, semble avoir décidé qu’il était urgent de mettre en œuvre une réforme dangereuse des concours de recrutement (CRPE, CAPES, CAPLP). Ce projet, rappelons-le, prévoit de placer le recrutement des futurs enseignants à bac + 2,5, soit l’un des niveaux les plus faibles de toute l’Union européenne – une mesure très largement critiquée par les sociétés savantes du supérieur et les associations disciplinaires.

La crise de recrutement des enseignants est une réalité (on peut, cependant, rappeler qu’elle ne concerne pas encore l’histoire-géographie puisque, cette année encore, tous les postes au CAPES ont été pourvus) ; mais ce n’est pas une énième réforme du recrutement qui permettra de la résoudre, surtout en abaissant le niveau de formation des enseignants. Ce n’est que par une élévation sensible des salaires et par une amélioration des conditions de travail des enseignants que l’on convaincra les étudiants de s’orienter vers notre profession. La précipitation dont fait preuve un gouvernement démissionnaire traduit avant tout son aveuglement et le sentiment de panique qui le gagne face au terrible bilan de sa politique. 
Osons, pour terminer, une proposition : réformer, en prenant le temps de le faire, l’Éducation nationale en consultant les acteurs du terrain et en tenant compte de leur expertise. Le bon sens, parfois, est le meilleur des conseillers.
Plus que jamais, l’APHG s’élève avec force contre une décision prise en dépit du bon sens.

Le bureau national de l’APHG.

©APHG - Tous droits réservés. 09/07/2024.

En ces heures d’une inimaginable dangerosité  Communiqué du Bureau national de l’APHG

 lundi 1er juillet 2024 -


En ces heures d’une inimaginable dangerosité pour notre République, le Bureau National de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) ne peut rester insensible aux résultats du premier tour des élections législatives. Le Rassemblement National et ses alliés ont réuni plus du tiers des suffrages et sont susceptibles d’obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale, à l’issue du deuxième tour qui se déroulera le dimanche 7 juillet. Cela leur ouvrirait grand la porte du gouvernement de la France.

Nous représentons une association interdite sous Vichy, qui comptait, parmi ses membres, d’éminents collègues comme le médiéviste Marc Bloch, assassiné par la Gestapo en 1944. Nous sommes aussi un partenaire historique du Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD). L’APHG est ainsi viscéralement attachée à la défense des valeurs et des principes de la République, en particulier à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Sûre que le Rassemblement National, parti qui est l’héritier direct du Front National, fondé par d’anciens Waffen SS, et dont le projet repose sur le tri de nos concitoyens selon différents critères, constitue une menace gravissime pour l’unité de notre République, pour ses valeurs et pour ses principes, l’APHG appelle ses adhérentes et ses adhérents à faire barrage à ce péril et à voter contre le Rassemblement National. Refusant de voir les élèves et les professeurs rejetés en raison de leur couleur de peau, de leurs origines, de leur religion ou de leur orientation sexuelle, l’APHG reste fidèle à la devise de la France « Liberté, égalité, fraternité » et à sa vision de l’école républicaine et émancipatrice.

Le Bureau National

1er juillet 2024

©APHG - Tous droits réservés. 01/07/2024.

Dernier ajout

Mise en ligne 21 juin

Liberté, égalité, fraternité


Communiqué du Bureau national de l’APHG

 lundi 10 juin 2024

A la suite des résultats des élections européennes, le 9 juin 2024, le Président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale.

A l’heure de la commémoration du massacre d’Oradour-sur-Glane, et face aux incertitudes nées de cette décision politique, l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie rappelle son attachement aux valeurs et aux principes de notre République démocratique, laïque, sociale et solidaire.

Consciente de la menace que l’extrême droite fait peser sur cette dernière, et sur les populations les plus fragiles ; consciente des dangers que représente cette sensibilité politique pour l’école publique, les libertés académiques, scientifiques et pédagogiques, pour les programmes scolaires comme pour la vérité historique, elle réaffirme son soutien à tous les collègues engagés pour défendre les valeurs citoyennes et annonce que, quelle que soit l’issue des urnes, elle poursuivra ses combats contre toutes les formes de discrimination, contre l’antisémitisme, le racisme et défendra ses idées et les valeurs républicaines « Liberté, Égalité, Fraternité ».

©APHG - Tous droits réservés. 10/06/2024.

Mise en ligne 5 juin

Mise en ligne 1er juin

Recrutement des enseignants à BAC + 2,5 : Pourquoi et comment ne pas mettre en place cette réforme ! Texte rédigé à l’issue de l’assemblée générale qui s’est tenue en Sorbonne samedi 25 mai RT


Mise en ligne 4 mai


Refuser que la France ait les enseignant·es les moins formé​.​es d’Europe - France ·

http://Change.org https://change.org/p/refuser-que-

Mise en ligne 14 mai

Mise en ligne 7 mai

Formation initiale et continue - Audience des historiens et géographes au Ministère de l’éducation nationale,

11 avril 2024

Communiqué commun APHG - SOPHAU - SHMESP - AHMUF - H2C - CNFG

Avec Mme Brigitte Hazard, conseillère spéciale de la ministre Mme Belloubet

Participants : 
Joëlle Alazard, Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG)
Philippe Prudent, Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG)
Manuel Royo, Société des professeurs d’histoire ancienne de l’université (SoPHAU)
Charles Meriaux, Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public (Shmesp)
Nicolas Le Roux, Association des historiens modernistes des universités françaises (Ahmuf)
Laurence Guignard, Historiennes et historiens du contemporain (H2C)
Amaël Cattaruzza, Comité national français de géographie (CNFG)

Les sociétés d’histoire et de géographie ont été reçues lors d’une audience au ministère de l’éducation par la conseillère Brigitte Hazard. Nous avons pu relayer les éléments communs du texte co-signé, qui ont été écoutés avec politesse : l’affaiblissement disciplinaire qui résulterait d’un capes placé à la fin de la L3, notre attachement à un M1 au contenu disciplinaire, les conséquences d’une formation continue étiolée, les difficultés concrètes de la réforme annoncée et les points d’incertitude qui demeurent, en particulier sur la place de la formation de la recherche en master.

La principale conclusion que nous tirons de l’échange est que le dossier n’est pas entièrement géré par la rue de Grenelle. On nous rappelle et nous commente les annonces présidentielles, intangibles : un concours en fin de L3 dès 2024, de nouvelles « écoles normales du XXIe siècle » (préparons-nous à désapprendre l’acronyme ENSP), des élèves fonctionnaires stagiaires salariés à 900 euros en M1/1800 euros en M2.
Le caractère déceptif de la suite de l’entretien n’a rien d’étonnant. Le MEN n’a pas la main, il ne peut donc que partager nos incertitudes et espérer avec nous que le « pari » (sic) qu’est cette réforme sera gagné, avec un peu de chance. Des équipes travaillent, (à Matignon ? A l’Elysée ?), pour une réforme dont l’objectif n’est pas, nous a-t-on affirmé, « de faire régresser le niveau académique des professeurs – on les veut au moins aussi bons ». Quant au calendrier intenable pour les universités, il faut croire que l’intendance, une fois encore, suivra.
Au-delà des vœux pieux - et peut-être des aveux d’impuissance - rien de précis, hormis la promesse de nouvelles annonces à la fin du mois d’avril et un dernier Capes ancienne formule qui serait programmé pour 2026 permettant aux nouveaux M1 2024 d’achever leur cursus : pouvions-nous imaginer que nous repartirions avec plus de questions que nous n’avons eu de réponses ? Nous voilà bien peu rassurés...

©APHG - SOPHAU - SHMESP - AHMUF - H2C - CNFG - Tous droits réservés. 12/04/2024.


Contre la casse de notre formation continue Signez et faites signer la pétition en ligne !


l’APHG vous défend !




Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre de l’Éducation nationale,


La formation continue est un droit, tout au long de la vie professionnelle. L’APHG a toujours milité pour une formation continue de qualité et exigeante qui, seule, peut fonder l’autorité de l’enseignant dans sa classe, face à ses élèves. Cette conception, très majoritairement partagée par les enseignants, est radicalement incompatible avec des formations placées sur la pause méridienne ou en fin de journée, ou encore pendant les vacances scolaires. Cette vision purement gestionnaire du travail des enseignants ignore totalement les réalités de ce dernier : la multiplication des sollicitations de la part de la direction des établissements ou des parents d’élèves, la nécessité de souffler après une journée de cours qui mobilise toute l’énergie physique et intellectuelle de nos collègues, la lourdeur croissante de leur travail de préparation et d’évaluation – car, vous le savez, le travail des enseignants ne se résume pas à leur temps de présence en cours –, le droit qu’ils ont, tout simplement, à une vie personnelle et familiale comme tous les salariés.


Vous constatez une dure réalité : le métier d’enseignant n’attire plus les jeunes talents, et pour cause. D’où des difficultés croissantes, et qui ne feront que s’accentuer, ne vous y trompez pas, à recruter. Face à la hantise quasi névrotique des « trous » dans l’emploi du temps des élèves qui ne traduit qu’une soumission aux pressions des associations de parents d’élèves, vous avez décidé de dégrader encore davantage les conditions de travail des enseignants en leur niant le droit de continuer à se former sur leur temps de travail. Soit les enseignants renonceront à toute formation, car ils travaillent déjà beaucoup, et laisser croire qu’ils disposent encore de temps pour se former en dehors de leurs lourdes obligations professionnelles n’est qu’une concession populiste au discours de discrédit qui imprègne toute la société ; soit ils suivront, pour certains d’entre eux (pas tous), des modules « casés » en milieu ou en fin de journée, c’est-à-dire un succédané de formation.


À quoi bon multiplier les incantations sur le retour de l’autorité à l’école ou la revalorisation du statut des enseignants quand tout est fait, au contraire, pour les décourager et les discréditer ?


L’APHG s’élève avec force contre cette politique de gribouille comme elle se tient aux côtés des collègues qui la rejettent. Songez, Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre, que vous ne réformerez pas l’Éducation nationale sans les enseignants ni contre les enseignants. C’est pour l’avoir ignoré que vos prédécesseurs ont aggravé une crise de l’école latente depuis des années. Le droit à la formation continue des enseignants doit être préservé et renforcé ; ce n’est que par une politique ambitieuse que vous attirerez de nouveaux enseignants, non par des mesurettes indignes d’un service public de l’éducation auquel nous restons, envers et contre tout, attachés, et que nous ne vous laisserons pas détruire.


Cliquez ici pour signer la pétition


© Les services de la rédaction d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 11/03/2024



Mise en ligne 11 mars

SNU : le questionnaire de la consultation citoyenne de l'Assemblée nationale sur l'éducation et la Défense nécessite maintenant un enregistrement... https://assemblee-nationale.limequery.org/516594?lang=fr

Mise en ligne 25 février


Arrêté du 22 janvier 2024 en Bac Pro : un timide aveu d’échec de la Transformation de la Voie Professionnelle ?



Alors que le texte relatif à la réforme du Lycée Professionnel vient d’être rejeté par le Conseil Supérieur de l’Education, les inquiétudes ne sont pas dissipées.

 Les deux dernières réformes nous obligent à la plus grande vigilance, dans l’intérêt de nos élèves et de nos collègues.


La nouvelle réforme de la voie professionnelle, annoncée depuis plusieurs mois dans la plus grande opacité, avance à pas hésitants. Lors du dernier Conseil Supérieur de l’Éducation du 8 janvier, la plupart des organisations syndicales, des associations de parents et même le Medef, s’étaient opposés au texte présenté par le ministère et la Ministre déléguée Carole Grandjean : 58 votes contre et 18 abstentions.

Le départ de Carole Grandjean montre bien que sa véritable feuille de route consistait à démanteler l’enseignement professionnel scolaire au profit de l’apprentissage. En outre, l’association ne peut que redouter l’aggravation des inégalités socio-spatiales dans la répartition des cartes de formations désormais régionalisée, la récurrence des problèmes de mixité dans les filières, la complexification du suivi des élèves avec l’entrée de l’alternance dans les parcours scolaires, la soumission des établissements scolaires aux CFA via la création du bureau des entreprises dans chacun d’entre eux.

L’arrêté du 22 janvier 2024 relatif à la réforme professionnelle acte le rétrécissement du chef d’œuvre rebaptisé « projet », ainsi que la diminution du nombre d’heures d’accompagnement renforcé et de co-intervention au profit de dédoublements disciplinaires qui permettent un enseignement adapté à chaque élève afin de pallier les difficultés individuelles.

L’APHG approuve l’augmentation de ces dédoublements prévus en classes de seconde et de première mais n’est pas dupe du fait qu’ils se feront à moyens constants, utilisant le principe des vases communicants sans apporter de réel changement aux DHG Lettres-Histoire ni aux heures-élève. Par ce même principe, l’augmentation du nombre d’heures consacrées à l’EMC qui a été annoncée se fera forcément au détriment de nos autres disciplines, français, histoire et géographie, déjà fortement réduites depuis la réforme de 2018. On ne peut que regretter, dans le même temps, la disparition de 58 à 60 heures d’AP jugées par la plupart des enseignants comme un levier d’approfondissement et de liberté pédagogique.

Ensuite se pose la question de l’organisation de la Terminale Bac Pro. La réduction de l’horaire annuel dans la période précédant l’examen privera encore les élèves de 170h de cours, toutes disciplines confondues, pour la préparation du baccalauréat. La faible augmentation de 0,5h de cours par semaine en Lettres-Histoire en Terminale n’est qu’une mascarade aboutissant à une année scolaire écourtée de 4 semaines. Qu’en sera-t-il des 6 semaines qui suivront les examens dans le nouveau calendrier ? Les élèves qui opteront pour l’entreprise, « l’insertion dans l’emploi », seront privés de 6 semaines de cours qui leur auraient été bien utiles. Quant à ceux qui choisiront la préparation à la « poursuite d’études », de quels cours bénéficieront-ils ? Quelle sera la place de l’Histoire-Géographie dans ce parcours, sachant qu’ils ne poursuivront probablement pas d’études en histoire ni en géographie ?


Enfin, l’APHG est lucide concernant cette fin d’année en Terminale Bac Pro : le mois de juin sera surtout, pour des élèves en fin de parcours scolaire, l’occasion d’une reconquête des vacances.


L’Atelier LP de l’APHG.N

Mise en ligne 26 janvier


Un réarmement... sans munitions !


Communiqué du bureau national de l’APHG


Après cette séquence abracadabrantesque où a éclaté au grand jour le mépris de la ministre, à peine nommée, pour l’école publique et ses personnels, nos collègues constatent que non seulement les dotations horaires globales ne comprennent pas les lignes budgétaires correspondant au doublement annoncé des heures d’« instruction civique », mais que des classes et des postes sont supprimés pour permettre l’application de mesures annoncées hâtivement par le précédent ministre au cours de son bref passage rue de Grenelle. En outre, le financement des groupes de niveau apparaît pour le moins nébuleux. Ce n’est évidemment pas en dégradant les conditions de travail des enseignants, et en appauvrissant encore plus les établissements publics, que le gouvernement revalorisera le métier d’enseignant et répondra aux attentes d’une communauté éducative que l’on prétend considérer mais que l’on ne daigne pas écouter. Si les plus hautes autorités de l’État souhaitaient ajouter à la crise des recrutements une vague de démissions de professeurs dévoués à leur métier et à leurs élèves, mais usés et écœurés par la succession effrénée de « réformes » plus insensées les unes que les autres, elles ne s’y prendraient pas autrement. Alors que la confiance est rompue depuis longtemps, que des professeurs sont menacés, agressés, désignés à la vindicte publique par ceux qui doivent les valoriser et les protéger, ces passages en force sont-ils la priorité ?

Plutôt qu’un exercice de communication montrant surtout que l’exécutif connaît bien mal ce qui se passe dans les classes, plutôt que de grandes envolées sur la chronologie que l’on n’enseignerait plus, ou des rodomontades sur l’uniforme ou le SNU, il est crucial de répartir les moyens plus équitablement et de donner aux établissements les moyens dont ils ont besoin. Les récentes révélations sur le financement de certains établissements privés rendent la situation de nombreux lycées encore plus ubuesque et, loin de mettre en lumière l’abîme entre certains parcours scolaires - situation déjà maintes fois dénoncée -, montrent plutôt l’adhésion et la participation de l’élite politique à l’instauration d’une école à deux vitesses. Faut-il rappeler que certains établissements scolaires de l’enseignement public n’étaient plus en situation, à la rentrée de janvier, de payer les factures de chauffage ? Est-il, dans ces conditions, urgent de dépenser « un pognon de dingue » en uniformes ?

Dire n’est pas faire, et le pouvoir exécutif ne doit plus se limiter à une parole performative ; il doit comprendre que donner un cap n’a de sens qu’en allouant les moyens nécessaires pour l’atteindre. Sinon la parole publique et la confiance civique sont davantage désarmées que réarmées... On ne fait pas nation en déclarant la guerre à ceux qui font chaque jour avancer l’école publique. 
Nos élèves et nos collègues méritent mieux que la fabrique d’un discours décliniste et mensonger, porteur de dangers et de désillusions pour l’école.

Le bureau national de l’APHG.

©Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 26/02/2024.

Mise en ligne 24 novembre

Ces petites prépas qu'on abat. Contre la fragilisation des parcours littéraires!

Lancée le

23 novembre 2023

Pourquoi cette pétition est importante


Mise en ligne 20 octobre


À la suite des attentats : toujours moins d’Histoire-Géo-EMC en LP ?

 vendredi 20 octobre 2023 - [Télécharger l'article au format PDF]


Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, l’actualité récente nationale et internationale rappelle cruellement et douloureusement, avec la mort tragique de notre collègue Dominique Bernard, le rôle central de l’École dans la vie de notre nation. L’Histoire-Géographie et l’Enseignement moral et civique y tiennent une place fondamentale pour la construction des futurs citoyens. Il s’agit de leur livrer les outils nécessaires pour comprendre le monde, y compris dans la voie professionnelle qui ne saurait se résumer au seul apprentissage d’un métier.

L’Atelier LP de l’APHG rappelle qu’un tiers des lycéens aujourd’hui sont dans la voie professionnelle (CAP et Bac Pro). Aujourd’hui, conséquence de la réforme mise en œuvre par Jean-Michel Blanquer en 2018, un élève de CAP ne dispose par semaine que de 45 minutes d’HG, un élève de Terminale Bac Pro, de 1h15 hebdomadaire. Comment dans ces conditions pouvoir avoir le TEMPS d’expliquer des situations complexes : dans le meilleur des cas, le conflit israëlo-palestinien, c’est au maximum dix minutes dans l’année !!!

Alors que nombre d’élèves de la voie professionnelle ne disposent pas des moyens suffisants pour bien appréhender les soubresauts du monde, et constituent des proies faciles de toutes les infox déversées sur les réseaux sociaux, le Ministère de l’Éducation Nationale et le Ministère délégué à l’Enseignement et à la Formation Professionnels poursuivent, comme si de rien n’était, la réforme engagée. L’Atelier LP de l’APHG ne peut pas accepter les discours visant à nous conforter dans notre rôle essentiel de passeurs formant à la citoyenneté et aux valeurs républicaines et dans le même temps poursuivre une politique qui vise à réduire toujours plus notre rôle pour favoriser l’employabilité immédiate des jeunes.

En effet, le Ministère a confirmé fin septembre son projet sa volonté de mettre les épreuves écrites d’enseignement général en mars et de consacrer la fin d’année uniquement aux Périodes de Formation en Milieu Professionnel. La Ministre déléguée engage une refonte totale de l’organisation de l’année de Terminale Baccalauréat Professionnel pour la rentrée 2024. Comment peut-on accepter que les cours s’arrêtent dès le début du printemps dans le seul but de mettre au travail des jeunes pour certains non encore majeurs ? Qui peut croire que les lycéens professionnels se destinant à des poursuites d’études reviendront en juin suivre des modules intensifs de préparation au supérieur alors que l’échec a été patent au lycée général, contraignant le Ministère à réinstaurer les épreuves de spécialités en juin ? L’Atelier LP de l’APHG ne peut tolérer une telle dégradation de notre enseignement

La seule boussole ministérielle dans cette réforme, c’est toujours plus d’apprentissage, toujours plus d’alternance, toujours moins de cours, comme ne cesse de le poster la Ministre déléguée sur les différents réseaux sociaux. Elle a jusqu’alors ignoré ostensiblement les associations disciplinaires qui n’ont eu de cesse d’alerter sur les effets néfastes de cette réforme. Les horaires disciplinaires de l’enseignement général n’ont eu de cesse depuis 15 ans d’être réduits à portion congrue, et la réforme actuelle tend encore à privilégier les intérêts économiques immédiats afin de rapprocher encore plus les LP du modèle des CFA et de faire des élèves de Terminale de la main d’œuvre à disposition dès le printemps

L’Atelier LP de l’APHG refuse cette nouvelle dégradation des conditions d’exercice du métier de professeur. Les ministères doivent entendre notre très vive inquiétude, plutôt que de mépriser nos disciplines et nos missions. Un tiers d’une classe d’âge ne doit pas être éloigné de l’École dès le mois de mars. La compréhension du monde, la formation citoyenne la transmission des valeurs républicaines, c’est toute l’année scolaire et pour tous !!!

L’ATELIER LYCEE PROFESSIONNEL DE L’APHG
 

© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 20/10/2023.

Mise en ligne 15 octobre

Mise en ligne 14 octobre

Communiqué du Bureau national de l’APHG

Avec sidération et effroi, l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie a appris l’horrible attentat qui a touché la Cité scolaire Gambetta-Carnot d’Arras. Une nouvelle fois, trois ans après la mort de Samuel Paty, un professeur a été assassiné par un terroriste islamiste, qui a également blessé d’autres collègues. Avec le décès de Dominique Bernard dans ces circonstances si atroces, c’est notre profession qui est de nouveau meurtrie et avec elle la Nation entière. L’APHG adresse ses pensées émues aux proches de notre collègue et pense à la communauté éducative arrageoise. Elle demande que la journée du lundi 16 octobre soit sanctuarisée pour permettre aux équipes pédagogiques de se réunir et d’accueillir les élèves dans la plus grande sérénité possible.

© Bureau national de l’APHG - Tous droits réservés. 13/09/2023.

L’histoire qui pèse sur les épaules de nos élèves

Comme à chaque évènement qui réveille le drame du monde, nos consciences professionnelles s’agitent et sans doute s’agitent trop face au trouble de l’histoire. Les attaques du Hamas contre Israël commencées au matin du 7 octobre 2023 ne font pas exception. Il y a inévitablement une part de sensible, nos histoires personnelles, notre histoire collective, qui se réveille avec la crise que les médias appellent parfois avec hésitation « la deuxième guerre de Kippour ». Il y a forcément cette acceptation de nos propres limites, tant en matière de connaissances que de capacités à tout comprendre, tout analyser, tout restituer. Qui n’accepte pas ses manques est condamné à se tromper.


Mise en ligne 10 octobre


Attaque d’Israël par le Hamas : trois questions à Élie Barnavi


Mise en ligne 5 octobre

Mise en ligne 15 septembre

Notre formation continue sacrifiée sur l’autel des promesses présidentielles ?

vendredi 15 septembre 2023 -

Communiqué du Bureau national de l’APHG


Mise en ligne 25 août

Faut-il changer l’enseignement de l’histoire à l’école ? 

On en parle avec @GuimonnetCh, professeur d’histoire géographie dans le Val d’Oise, secrétaire générale de l’ @APHG_National

Sud radio

!!!!!!!! Dissolution de la Régionale Ile de France de l"APHG !!!!!!!!


Chères Collègues, Chers Collègues,

Le Bureau national de l'APHG, sans concertation préalable ni consultation des instances, nous a écrit le 6 juillet dernier, pour annoncer une décision de dissolution de la Régionale d'Île-de-France, qui serait remplacée par trois Régionales distinctes. Notre réponse et la lettre initiale de la Présidente nationale de l'APHG sont en pièce jointe. Nous n'avons reçu aucune réponse. De plus, le Bureau national décide la convocation d'une assemblée générale extraordinaire de la régionale, là encore sans aucune consultation, le 23 septembre. Nous vous remercions par avance de votre soutien en défendant votre Régionale et refuser sa dissolution, y compris en étant présent lors de cette réunion.

Nous vous souhaitons de bonnes vacances, en vous assurant de la continuité de nos activités jusqu'au terme de l'année civile puisque nous contesterons la validité de ces décisions.

Pour le Bureau de la Régionale d'Île-de-France de l'APHG,

Hélène Papadopoulos et Tramor Quemeneur avec le secrétariat


Lettre de Joëlle Alazard au bureau de la régionale Ile de France


Lettre réponse du bureau de la Régionale Ile de France


"Mise à jour du 13 juillet. La demande de réunion du comité national a été acceptée. Nous demandons toujours au Bureau national de surseoir à la décision, notifiée le 5 juillet aux adhérents, de convocation d'une assemblée générale extraordinaire de la régionale d'Île-de-France le 23 septembre".

Réforme du LP : un grand bond en arrière


Les collègues de Lettres-Histoire réunis au sein de l’Atelier LP de l’APHG suivent attentivement depuis plusieurs mois les préparatifs d’une nouvelle réforme du Lycée Professionnel. Des annonces successives suscitent de légitimes inquiétudes, les professeurs n’étant pas associés aux discussions qui les concernent ainsi que leurs élèves.

L’ Association des Professeurs d’Histoire-Géographie a pris connaissance des annonces faites par M. Emmanuel Macron, le jeudi 4 mai au LPO Palissy de Saintes. L’ APHG s’inquiète fortement quant aux orientations voulues pour le devenir des élèves de la voie professionnelle, en grande difficulté, et aux réalités complexes et multiples, avec une forte proportion d’allophones, et qui ont précisément besoin d’une culture complète et d’une formation citoyenne aboutie.

Au-delà des effets d’annonces au sujet des gratifications des stages et de la création de nouvelles filières d’avenir, nous observons surtout des mesures au profit d’une formation exclusive, au service des entreprises entraînant une dépendance stricte au bassin d’emploi.
Alors que la réforme Blanquer du précédent mandat avait drastiquement réduit les horaires disciplinaires d’enseignement général au profit de dispositifs pseudo-innovants et dont la mise en place s’est révélée faiblement efficiente, les dispositions annoncées aujourd’hui nous paraissent peu réalistes dans leur application prévue en septembre 2023.

Concrètement, quelle place pour l’enseignement de l’Histoire-géographie et de l’Enseignement Moral et Civique (EMC) ? En effet, plusieurs des mesures proposées semblent dévaloriser nos matières :
– le soutien exclusif pour le français et les mathématiques,
– des augmentations de la durée des périodes de stage,
– la réorganisation des épreuves de terminales, anticipées en mars.

Par ailleurs, l’accumulation des missions utilitaristes et de dispositifs tels que la co-intervention et le chef-d’œuvre remettent en question le sens vécu de notre métier, les enjeux humanistes et altruistes de notre vocation émancipatrice. Quelle sera la réalité des statuts du Professeur de Lycée Professionnel (PLP) et du Directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques (DDFPT) face à la création du bureau des entreprises et la rémunération des stages et leur allongement ?

Qui peut croire à une assiduité des élèves en fin d’année de terminale pour leur participation aux modules de renforcement en vue du supérieur ? La mise en œuvre pratique de la réforme dès la rentrée 2023 avec des adaptations dès la classe de 1ère et pour certaines dispositions son conditionnement au « pacte » (petits groupes, soutien) nous inquiète fortement car elle implique une refonte précipitée et non concertée des programmes. L’avenir et la mission des PLP lettres-Histoire est de former des lycéens professionnels mais surtout des futurs citoyens conscients des enjeux de la société et du monde en développant leur capacité d’analyse et leur esprit critique. En aucun cas les PLP Lettres-Histoire ne peuvent être considérés comme de simples variables d’ajustement au service de l’acquisition de compétences transversales, selon les besoins de l’enseignement professionnel.

Les lycéens professionnels, à l’heure où notre démocratie est fragilisée, où les jeunes se détournent des urnes, ne doivent pas rester en marge, uniquement assignés à des tâches de simples exécutants. Ces citoyens en devenir doivent pouvoir bénéficier d’une formation solide comme futurs professionnels mais également comme citoyens avertis.

Or la réforme présentée par le Président de la République a totalement occulté la place de l’enseignement de l’Histoire-Géographie-EMC, déjà réduite à sa portion congrue. L’APHG déplore fortement de ne pas voir dans cette réforme le retour à des horaires disciplinaires décents.
Le LP ne saurait être une fabrique du paternalisme à l’ancienne et doit demeurer un outil d’émancipation intellectuelle pour un tiers de nos futurs citoyens.

L’ATELIER LYCEE PROFESSIONNEL DE L’APHG

© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 05/05/2023.

Communiqué de soutien à B. Stora

 samedi 11 février 2023
Révisionnisme, réécriture et instrumentalisation de l’histoire, lois imposant un récit national ou nationaliste, recherche et enseignement entravés, attaques ad hominem, procès … Un fois encore, les historiens sont pris pour cibles.

Benjamin Stora a fait l’objet d’une violente attaque dans un article publié le 26 décembre 2022 par le site Internet Algérie patriotique intitulé "Les magiciens de l’histoire à l’assaut de la mémoire nationale algérienne".

L’APHG assure Benjamin Stora de son soutien et rappelle qu’elle défendra sans relâche les collègues visés par des propos racistes, antisémites ou discriminatoires, diffamatoires et menacés du fait de l’exercice de leur profession.

© Le Bureau national de l’APHG - Tous droits réservés. 10/02/2023

Mise en ligne 6 février


Lycée GT : contre le stress et la fatigue institutionnalisés


Réunis les 4 et 5 février 2023 à Paris, le Comité National et le Conseil de Gestion de l’APHG ont approuvé à l’unanimité le texte suivant, issu de l’Atelier Lycée général et technologique de l’association, et invite ses adhérent(e)s, sympathisant(e)s et collègues à le diffuser largement.

L’APHG constate et regrette :

– La montée du stress, de la souffrance et du mal être pour les élèves, les familles, les enseignants et les équipes de direction.

Stress qui augmente encore avec les épreuves de spécialité au mois de mars : elles arrivent bien trop tôt.

– Un calendrier intenable dans les établissements : de janvier à juin , une accumulation permanente d’épreuves (langues, EPS, bacs blancs, Pix, bac de spécialités) désorganise la vie de l’établissement, et perturbe les apprentissages et le suivi des élèves.

– L’absence de la prise en compte d’un temps de construction de nos élèves par le contrôle continu. Les méthodes s’acquièrent peu à peu. Est-il juste de pénaliser ceux qui y parviennent au prix d’efforts douloureux sur deux ans ?

C’est pourquoi nous demandons le rétablissement d’épreuves finales nationales en juin !

Nous déplorons aussi :

– Une perte de sens et une grande fatigue face aux évolutions du lycée.

– Une inquiétude profonde face à la perspective de carrières allongées (surtout pour nos collègues mères de famille) : l’âge d’entrée dans le métier est souvent de 24 ans, soit une carrière complète à 67 ans.

Pourrons toujours assurer nos missions alors même que nous ressentons cette perte de sens et cette fatigue ?

Quel avenir pour le Lycée professionnel ?
Réunis les 4 et 5 février 2023 à Paris, le Comité National et le Conseil de Gestion de l’APHG ont approuvé à l’unanimité le texte suivant, issu de l’Atelier Lycée professionnel de l’APHG, et invite ses adhérent(e)s, sympathisant(e)s et collègues à le diffuser largement.

Aujourd’hui, un tiers des élèves est orienté en Lycée Professionnel.

L’APHG s’étonne de la contradiction affichée par le ministère :

– Annonce du renforcement des matières dites fondamentales

– Baisse de dotation horaire de ces disciplines réforme après réforme

– Fermeture en nombre de LP

Ainsi, 45 minutes sont accordées à l’Histoire-Géographie en CAP, moins d’une heure de cours par semaine en Terminale Bac Pro alors même que la durée des épreuves est de 2h30.

Avec si peu de bases dans les matières générales, quelle poursuite d’études peut-on envisager ?

Comment répondre aux interrogations géopolitiques et inquiétudes légitimes de nos élèves sur le monde actuel et former de futurs citoyens ?

Quel est le sens de notre mission ?

Peu à peu, l’organisation des Lycées Professionnels est calquée sur celle des CFA. Or nous n’avons les mêmes élèves ! Comment l’hétérogénéité et la jeunesse de nos lycéens pourraient-elles leur permettre de réussir ainsi ?

Enfin, 93.4% des Lycées professionnels ont un IPS inférieur à la moyenne nationale des Etablissements.

Nos élèves issus majoritairement des classes sociales défavorisées n’ont-ils pas aussi droit à l’éducation ?

Nous posons la question aux Ministres concernés.

© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 06/02/2023.

Mise en ligne 3 janvier

Enquête sur l’enseignement du conflit israélo-palestinien

Réalisé dans le cadre du séminaire « L’enseignement scolaire de l’histoire » (Centre d’histoire de Sciences Po, sous la direction de M. Benoît Falaize), ce questionnaire s’adresse aux professeurs d’histoire-géographie qui enseignent actuellement en Terminale Générale (tronc commun et/ou spécialité HGGSP). Il a pour but de mesurer la place de l’enseignement du conflit israélo-palestinien dans ces classes et les éventuelles difficultés qui peuvent émerger.
Le questionnaire prend environ 5 à 10 minutes à compléter (clôture des réponses le 15 février 2023).

Mise en ligne 23 décembre

Concours scolaire sur l’Histoire de la Guerre d’Algérie et de la colonisation 2023
L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) s’engage avec l’Association Jeunesses et Mémoires Franco Algériennes (JMFA) pour la création d’un concours scolaire sur l’Histoire de la Guerre d’Algérie et de la colonisation.

Communiqué du Bureau national de l’APHG.

Face aux menaces effrayantes visant des enseignants dans l’exercice de leur métier alors qu’approche le triste anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty, l’APHG réaffirme avec force son attachement aux libertés pédagogiques et son soutien indéfectible à tous les professeurs en proie aux intimidations obscurantistes, racistes et fondamentalistes.

Le Bureau national de l’APHG.
jeudi 13 octobre 2022


Conférence des Associations de Professeurs Spécialistes

COMPTE-RENDU DE L’AUDIENCE DU 30 AOÛT 


dimanche 3 juillet 2022

COMMUNIQUE DE LA CONFÉRENCE DES ASSOCIATIONS DE PROFESSEURS SPECIALISTES : Réforme du baccalauréat : quel bilan !


 

         Réforme du baccalauréat : un bilan calamiteux



Cette première session du baccalauréat Blanquer confirme les craintes que la Conférence des associations des professeurs spécialistes avait exprimées : le baccalauréat, comme examen national dont la valeur est garantie par l’Institution, n’existe plus. 

D’une part, le contrôle continu compromet la valeur certificative du baccalauréat. D’autre part, les consignes et barèmes fournis ont eu pour effet une surestimation des copies des candidats. Enfin, les correcteurs ont été dépossédés de leur évaluation. En effet, dans certaines académies, les notes ont été modifiées massivement, arbitrairement et de manière opaque, sans que les correcteurs en aient été avertis, au mépris du travail des candidats, de celui des professeurs et de leur expertise et au détriment de l’harmonisation collégiale qu’ils accomplissent chaque année avec leurs pairs à partir de la lecture attentive des copies. Loin d’avoir “remusclé” le baccalauréat, la réforme a dévalué le diplôme.

Les élèves ont passé leurs épreuves de spécialité au mois de mai. Cet aménagement conjoncturel rend encore plus criante l’absurdité du calendrier prévu par la réforme. Les professeurs en charge des spécialités ont tout juste eu le temps de boucler des programmes pléthoriques. Sauf à les survoler et à éreinter les élèves, il n’est pas raisonnable d’envisager, pour les années à venir, le passage des épreuves de spécialité au mois de mars. Une fois ces épreuves passées, les professeurs ont constaté, en outre, la démobilisation des élèves, 82% du baccalauréat étant déjà joués. L’épreuve du « grand oral », à la préparation de laquelle aucun horaire n’est prévu, a eu lieu, cette année encore, dans la plus grande confusion.

En conséquence, et dans l’attente d’une remise à plat de la réforme du Lycée et du baccalauréat, la Conférence des associations des professeurs spécialistes demande :

  • que les épreuves de spécialité aient lieu au mois de juin à l’issue du cycle terminal ;
  • que les candidats passent chacune de leurs épreuves de spécialité sur un même sujet et le même jour ; 
  • pour l’épreuve de “grand oral” : que l’épreuve soit redéfinie, afin qu’elle ne se réduise pas à un exercice de rhétorique creuse mais soit évaluée sur un réel contenu disciplinaire ; qu’un horaire spécifique, défini nationalement, soit dévolu à sa préparation, pour que les élèves puissent mener, pendant l’année, un vrai travail de recherche critique ; que le calendrier de l'épreuve soit revu. 

Elle réitère sa demande constante d’un retour à des épreuvesterminales, nationales et anonymes, demande dont le bilan calamiteux de la réforme du baccalauréat conforte la légitimité.

Constatant l’état de désorganisation dans lequel les dernières réformes ont plongé les établissements, elle entend organiser des états généraux du Lycée.

Le 3 juillet 2022

              Associations signataires 

APBG APDEN APEMu APHG APLettres APLV APMEP 

APPEP APSES APSMS APFLA-CPL CNARELA 

Sauvez les lettres 

SLNL  UdPPC UPBM

Mise en ligne 25 juin

Palmarès de la première session du Prix Samuel Paty 2021-2022 Sommes-nous toujours libres de nous exprimer ?

En 2021,, l’APHG lançait le Prix Samuel Paty, pour rendre hommage à notre collègue assassiné le 16 octobre 2020.
Le thème de cette première session était : « Sommes-nous toujours libres de nous exprimer ? »

De nombreux collègues ont souhaité rendre hommage à Samuel Paty, en travaillant avec leurs élèves dans le cadre du Prix porté par l’APHG. Nous les remercions tous chaleureusement, car leur travail, leur engagement, l’accompagnement de leur élèves sont la plus belle preuve de la vitalité pédagogique qui irrigue nos établissements. 
Ces projets, variés dans leur réflexion, leur investissement, leur mise en œuvre, leur créativité, leur réalisation ont été longuement examinés par le jury, qui adresse ses félicitations à tous les élèves et professeurs qui ont participé. 
Il fut difficile de les départager et après une longue délibération, le jury a donc retenu les trois projets suivants :

1er place le projet numéro 21 : Classe de 4e du Collège Marie Mauron de Pertuis (Académie d’Aix-Marseille)

2e place le projet numéro 29 : Groupe de 4e et 3e du Collège Willy Mabrut de Bourg-Lastic (Académie de Clermont-Ferrand)

3e place le projet numéro 2 : 10 élèves de cycle 4 (langue des signes) du Collège Bachelard de Dijon (Académie de Dijon)

Pour le jury
Le Président, Christophe Capuano

Mise en ligne 18 juin


Baccalauréat 2022 : la session de la défiance ? Communiqué de l’APHG

 lundi 13 juin 2022 - [Télécharger l'article au format PDF]


Alertée par des remontées provenant de plusieurs académies et laissant apparaître des procédures de modification à la hausse des notes des épreuves de spécialité à l’insu des correcteurs, l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) rappelle son attachement à la souveraineté des jurys et à la liberté pédagogique des évaluateurs. Toute remise en cause de celles-ci porterait gravement préjudice à l’autorité professorale et rencontrerait la plus ferme opposition de l’APHG.

Dans plusieurs académies, des collègues correcteurs de l’épreuve de spécialité HGGSP constatent que leurs notes ont été modifiées et remontées (jusqu’à trois points) sans que les jurys de délibération ne se soient réunis. L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie et ses antennes académiques, partout sur le territoire, reçoivent des témoignages de plus en plus nombreux et concordants, notamment dans les académies franciliennes où les corrections des copies dématérialisées s’effectuent via le logiciel Santorin.

L’APHG tient à alerter les autorités académiques et les corps d’inspection sur ces remontées qui suscitent une vive émotion et l’indignation de l’ensemble des enseignants. Elle demande instamment aux services des rectorats et au service Interacadémique des Examens et Concours (académies de Créteil, Paris et Versailles) de faire toute la lumière sur ces graves dysfonctionnements et de communiquer tous les éléments nécessaires aux corps d’inspection, aux coordinateurs et aux évaluateurs.

Cette modification arbitraire, s’il est bien avéré qu’il ne s’agit pas d’un énième problème technique dû à la gestion dématérialisée des copies, porte atteinte à la souveraineté d’un jury de baccalauréat.

L’ APHG dénonce ces changements de notes effectuées sans l’aval des collègues correcteurs. Conjuguant irrespect et défiance à l’égard des professeurs, cela ne peut que contribuer à jeter le discrédit sur le fonctionnement du baccalauréat. Fidèle à son rôle de maison commune des enseignants d’histoire-géographie, elle entend promouvoir la liberté pédagogique des professeurs chargés d’évaluer nos disciplines au baccalauréat, dans l’intérêt de tous les élèves.

Dans tous les cas, et dans l’attente d’une réaction des autorités compétentes, cette session de correction 2022 devra être évaluée sereinement afin que toutes les conséquences soient tirées de tels dysfonctionnements. L’APHG y veillera tout particulièrement.

Le Bureau national de l’APHG.

© Les services de la rédaction d’Historiens & Géographes - Tous droits réservés. 13/06/2022.

À propos de l’entrée dans le métier : pour un réexamen de la formation des enseignants stagiaires
Tribune des ateliers pédagogiques de l’APHG publiée dans le n° 458 d’Historiens & Géographes

 vendredi 17 juin 2022  - [Télécharger l'article au format PDF]

Mise en ligne 26 mai

Réforme de la communication des documents à la BnF  Communiqué de l’APHG


L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) exprime son incompréhension totale devant la réforme des communications directes de documents en bibliothèque de recherche mise en œuvre depuis le 2 mai 2022 par la Bibliothèque nationale de France.

Alors que chercheuses et chercheurs aspiraient, après deux ans de contraintes considérables sur leurs travaux, à retrouver un fonctionnement le plus normal possible, la décision de restreindre la communication directe des documents aux seuls après-midis de 13h30 à 17h constitue un recul considérable des conditions d’accueil en bibliothèque de recherche et une entrave au déroulement même de toute recherche.

L’APHG s’inquiète en outre de la dégradation des conditions de travail des personnels entraînée par cette réforme, dégradation qui ne leur permettra plus de répondre comme il se doit à deux des missions statutaires de la Bibliothèque nationale de France : assurer l’accès du plus grand nombre aux collections d’une part, et participer à l’activité scientifique nationale et internationale d’autre part.

L’APHG exprime le vœu que la direction de la Bibliothèque nationale de France renonce au plus vite à cette réforme et revienne aux conditions d’accueil des lectrices et lecteurs de la bibliothèque de recherche en vigueur avant le mois de mars 2020. Elle apporte son soutien à la mobilisation en cours des lectrices, lecteurs et des personnels [1].

Le Bureau national de l’APHG.


© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes, 25/05/2022. Tous droits réservés.

Vade-mecum de l’opération #BnFbibliothèquemorte du 27 mai 2022


Mise en ligne 21 mai

Pap Ndiaye, un historien nommé ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse

L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) salue la nomination de M. Pap Ndiaye comme ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse. Elle félicite l’éminent historien de son arrivée au sein du nouveau gouvernement, à la tête du Ministère qui est le sien.

Au-delà du symbole que représente l’arrivée rue de Grenelle de l’un de nos collègues historiens, dix-huit mois après l’assassinat de l’un des nôtres, Samuel Paty, l’APHG souligne l’impérative nécessité d’un dialogue renouvelé entre tous les acteurs éducatifs et notre ministre, fondé sur la confiance et l’intérêt commun d’œuvrer à la réussite des élèves. Les blessures sont profondes et il faudra une attention constante pour les apaiser et les soigner.

Plus que jamais, il revient au ministre d’être le garant des principes et valeurs de la République, le défenseur des savoirs et de notre profession si souvent malmenée. Son écoute sera indispensable dès les premiers temps de son ministère.

Fidèle à son histoire, l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie sera particulièrement vigilante. Le service public d’éducation étant souvent ce qui reste de l’État dans des territoires fracturés, rendre à nouveau attractif le métier de professeur est une priorité absolue.

Le Bureau national de l’APHG.

20 mai 2022.

© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes, 20/05/2022. Tous droits réservés.Nouveau paragraphe

Mise en ligne 16 mars

Le Conseil d’Administration du Collège des Sociétés Savantes Académiques de France (dont l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie est membre fondateur, NDLR) condamne sans réserve l’invasion en cours de l’Ukraine par la Russie, une violation du droit international qui met en danger la sécurité en Europe et dans le monde. Nous nous déclarons solidaires de l’ensemble de la population ukrainienne et de nos collègues universitaires dont l’activité scientifique et la vie sont mises en péril par la situation actuelle. Nous exprimons également notre solidarité avec les nombreux scientifiques russes qui ont publiquement dénoncé cette invasion par leur pays malgré les risques encourus.

Nous demandons au gouvernement français de porter une attention particulière au sort des universitaires, chercheurs et étudiants ukrainiens et de faciliter l’accueil dans notre pays de celles et ceux qui le désirent, en simplifiant l’obtention de visa et en renforçant les moyens d’accueil des étudiants réfugiés ou résidents. Nous saluons la mise à disposition de fonds exceptionnels pour le programme PAUSE par le MESRI et encourageons les scientifiques français à accueillir des collègues Ukrainien.ne.s au sein de leurs laboratoires.

Une liste des initiatives en soutien aux scientifiques d’Ukraine est disponible sur le site web du Collège des Sociétés savantes.

Concernant les collaborations scientifiques ou d’enseignement supérieur, nous demandons que la participation des institutions russes à des organisations internationales soit suspendue jusqu’à ce que la souveraineté territoriale de l’Ukraine et l’état de droit dans ce pays soient rétablis. Nous encourageons les scientifiques français à prendre connaissance des recommandations de l’Académie des Sciences concernant les relations scientifiques avec la Russie.

Le Conseil d’Administration du Collège des Sociétés Savantes Académiques de France.

Mise en ligne 10 mars

Adresse de l’APHG aux candidats à l’élection présidentielle Tribune de l’APHG


A l’heure où va bientôt avoir lieu la consultation électorale la plus importante de notre pays, l’APHG souhaite dire ses quatre vérités aux candidates et aux candidats qui se présenteront au suffrage de nos concitoyens.

1) L’Histoire n’est pas un roman – noir ou rose – y compris lorsqu’elle explore le passé de la France ou de l’Europe. C’est une discipline exigeante dont la pratique nécessite de ses producteurs comme des professeurs qui l’enseignent probité, nuance et maîtrise de la complexité. La Géographie ne saurait être réduite à un enseignement de problématiques économiques ou à la connaissance minimale d’une identité territoriale sans aucun lien avec la recherche universitaire la plus récente ni réflexion sur l’emboîtement complexe des échelles de référence (du local au global).

2) La recherche en Histoire et en Géographie doit rester libre car elle a ses propres règles qui excluent de facto les falsificateurs ou les négateurs du passé comme les nostalgiques des « frontières naturelles ». Le pouvoir politique n’a pas vocation à imposer une « histoire et une géographie officielles » ni à sanctionner ou à valider les résultats d’une recherche qui sera de toute façon toujours contestée ou « révisée » par le légitime jeu du débat académique.

3) L’Histoire – et la Géographie – ne sont pas des « boîtes à outils » ou des « carquois » à l’usage des affrontements politiques. Il est en effet très facile d’utiliser, dans les actuels débats pour la présidentielle, tels ou tels événements historiques comme autant de flèches tirées contre l’adversaire. Mais l’Histoire ne peut se réduire à un arsenal d’arguments ou de slogans pour politiques, « politistes » et « communicants » en mal de coups d’éclats et de triomphes faciles. D’où l’importance de permettre au peuple citoyen de déjouer ces mésusages de l’Histoire en renforçant son instruction et sa culture historique et géographique.

4) L’Histoire et la Géographie ne peuvent pas être l’apanage des seuls « esprits distingués » et des élites du savoir ou de l’argent. Ce sont en effet des matières citoyennes qui ont joué hier, depuis l’instauration du suffrage universel, un rôle essentiel dans la formation du citoyen français et qui doivent articuler, dès aujourd’hui, la souveraineté nationale et la concorde européenne accessible par une bonne connaissance du passé de notre continent. Il s’agit là d’une nécessité si nous voulons rester vraiment « souverains » en ce siècle où l’isolement, se veuille-t-il splendide, met en danger les nations d’Europe.

En conséquence, l’APHG demande aux candidats de s’engager sur :

1) Un renforcement de l’enseignement de l’Histoire et de la Géographie à tous les niveaux de l’enseignement et dans tous les types d’établissements du cycle Secondaire qu’ils soient généraux, technologiques ou professionnels. A l’inverse de ce qui a été mis en œuvre, un effort devra être particulièrement fait en direction des enfants qui suivent les parcours scolaires considérés – à tort – comme les moins « prestigieux », car ils seront citoyens comme les autres et leur voix pèsera autant que celle du bachelier de tel ou tel grand lycée de centre-ville.

2) Une réorientation des programmes de Géographie qui devront faire une plus grande place qu’aujourd’hui à l’Europe en l’abordant sous le double angle géopolitique et régional. Il s’agira à la fois de faire percevoir l’Europe dans son environnement mondial et dans son environnement régional, au sens géographique du terme qui est celui des Etats. Car la vraie prise de décision politique ne se fait pas au niveau des départements ou des régions. La géographie des Etats n’est plus du tout enseignée aujourd’hui, y compris celle de la France. Or, c’est par la conscience nationale que le futur citoyen doit s’ouvrir à de nouveaux horizons.

3) Une réorientation des programmes d’Histoire qui devront traiter une part plus importante des événements à l’échelle européenne : c’est déjà le cas avec l’étude du christianisme médiéval, de la Renaissance, des Lumières, de la Révolution française ou du mouvement libéral qui la suit. Il faudra amplifier cette tendance. Il faudra aussi, et surtout, ne pas jeter un voile pudique sur les divisions des peuples européens – et notamment sur les multiples guerres qu’ils ont eues entre eux – car elles sont incontournables dans l’histoire du continent et elles expliquent, en grande part, notre faiblesse géopolitique actuelle.

4) Une revalorisation du statut de professeur d’histoire-géographie, qui passe comme pour les collègues des autres disciplines, par une augmentation des salaires, tombés aujourd’hui scandaleusement bas par rapport à ceux qui existent ailleurs en Europe ; mais qui passe aussi, dans les concours de recrutement, par le renforcement de la part accordée à l’évaluation scientifique et disciplinaire du futur enseignant. On ne peut pas en effet demander à un professeur d’enseigner efficacement l’histoire et la géographie de la France et de l’Europe – et de les faire aimer – si sa connaissance personnelle de l’une et de l’autre est approximative, superficielle ou indigente.

Le Bureau national de l’APHG.

© Les services de la Rédaction d’Historiens & Géographes, 09/03/2022. Tous droits réservés.

Mise en ligne 16 février

Pétition : Érigeons ensemble un mur contre la haine
Une pétition à signer et à faire signer

Notre association s’engage !

Nous soutenons la vérité historique, fondée sur la recherche et la connaissance en refusant des opinions qui défendent des « vérités alternatives » et qui, trop souvent, falsifient l’Histoire en répandant le poison de la xénophobie et de l’intolérance.

Nous vous invitons donc à signer nombreux cette pétition pour porter haut et fort nos valeurs : 
 
https://www.change.org/p/citoyens-e...

Signez, relayez, n’hésitez pas à vous engager à nos côtés. Parce que nous sommes aussi là pour faire bloc face à l’extrémisme.

Texte de l’appel

Attachée depuis 112 ans aux valeurs de la République, à l’humanisme universaliste et à la promesse de l’émancipation par l’instruction, l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) appelle tous les enseignants, de la maternelle à l’université, tous les chercheurs, tous les étudiants, tous les citoyens de ce beau pays de France, de quelque obédience politique qu’ils soient, à manifester, par la signature de cet appel, leur attachement à la supériorité de la vérité historique, qui se construit méthodiquement, sur l’opinion impulsive, au débat fondé sur des faits établis et des connaissances acquises, à la discussion respectueuse des personnes et à la construction d’une République généreuse et fraternelle dans laquelle le progrès est mis au service de l’humain.

Amplifiés par la caisse de résonance des réseaux dits sociaux, les immondes propos intolérants et xénophobes répandus, tel un poison, par la présente campagne électorale, les raisonnements fallacieux assis sur des « vérités alternatives », les dénis effarants du droit, ainsi que les instrumentalisations éhontées et les falsifications sans vergogne de l’histoire mettent gravement en danger notre chère et vieille démocratie en encourageant désormais ouvertement l’hostilité à des catégories de populations jugées responsables de tous les maux. On sait ce à quoi ce genre d’allégations a mené par le passé. L’Histoire, elle, ne ment pas. Mais elle peut bégayer.

Il est encore possible d’éviter le pire. C’est pourquoi, épris du désir du bien commun et adversaires résolus des extravagances extrémistes porteuses de discordes haineuses, fauteuses de guerre civile et sources de malheur public, nous lançons un appel pressant à faire bloc face à l’infâme et à s’opposer implacablement à lui par la raison, la culture et la commune humanité, convaincus que les Français, forts de leur histoire, sauront se mobiliser pour rejeter l’extrémisme.

Le Bureau National de l’APHG

Franck Collard, Joëlle Alazard, François Da Rocha Carneiro, Christine Guimonnet, Marc Charbonnier, Céline Delorge, Brice Boussari, Max Auriol.

mardi 15 février 2022

Mise en ligne 30 janvier

Report des épreuves de spécialité du Bac 2022

L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG) se félicite du report des épreuves de spécialité du Baccalauréat général (les 11, 12 et 13 mai 2022) ainsi que des aménagements en voie professionnelle.

Cette décision est à mettre au crédit d’une intense mobilisation à laquelle l’APHG a contribué avec l’intersyndicale et les associations des professeurs spécialistes (voir nos articles des 12 et 18 janvier). Ce report et les aménagements des épreuves - avec des sujets au choix, sans changement de programmes - permettront de donner aux élèves et aux enseignants un temps de préparation supplémentaire dans un contexte sanitaire toujours dégradé et d’assurer une plus grande équité entre les candidats à un examen national.

L’APHG demeure vigilante sur l’application du contrôle continu, l’articulation avec la plateforme d’orientation ParcoursSup et le temps de préparation au Grand oral. Elle demande à nouveau le retour à des épreuves terminales en juin pour les prochaines sessions du Baccalauréat.

Le Bureau national de l’APHG.

Sur le site du Ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports : « Baccalauréat 2022 : aménagements des épreuves compte tenu de la situation sanitaire », en ligne ici

Mise en ligne 28 janvier

Lettre au Ministre de l’Education nationale sur les épreuves du Baccalauréat Texte commun des associations des professeurs spécialistes

 mercredi 26 janvier 2022

Lettre de la Conférence des associations de professeurs spécialistes 
à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports.

Monsieur le Ministre,

Les associations de professeurs spécialistes réunies au sein de la Conférence constatent à quel point la disparition des épreuves terminales, nationales et anonymes du baccalauréat est une perte pour les élèves comme pour les professeurs.

Ces épreuves avaient un rôle structurant pour les lycéens. Elles leur donnaient un horizon et constituaient une excellente préparation à leurs études supérieures. Elles garantissaient une certification nationale du niveau atteint à l’issue de leurs études secondaires. Elles leur permettaient, enfin, de se préparer sereinement et progressivement aux échéances du mois de juin.

Leur disparition désorganise l’année de terminale et impose aux élèves, comme aux professeurs, un calendrier absurde.

Quel sens y a-t-il, en effet, à passer des épreuves terminales au mois de mars ? Les professeurs doivent enseigner les programmes de spécialité à marche forcée. 
Les élèves doivent maîtriser, dans un temps beaucoup trop limité pour qu’ils soient approfondis, des programmes lourds et ambitieux.

Nous déplorons également les conditions dans lesquelles s’effectue la préparation au grand oral. Contrairement aux TPE, le grand oral ne dispose en effet d’aucun moyen de préparation propre.

Nous constatons, en outre, les effets délétères du contrôle continu. Celui-ci soumet les élèves à une pression permanente et expose les professeurs à celle des élèves et des parents. L’obligation faite aux élèves absents de rattraper les devoirs manqués pour que leur moyenne soit significative désorganise le lycée et s’avère très difficile à appliquer. Afin que les professeurs ne soient pas dépossédés de leurs notes, l’harmonisation académique doit être mise en œuvre selon des critères transparents. Le contrôle continu, enfin, met à mal le principe d’égalité entre les candidats puisque la valeur du baccalauréat dépend désormais, pour une large part, de la réputation de leur établissement.

La Conférence vous demande en conséquence de rétablir les épreuves terminales, nationales et anonymes du baccalauréat.

Nous vous prions, Monsieur le Ministre, d’agréer l’expression de notre considération.

Paris, le 15 janvier 2022.

Retrouvez la Conférence des associations de professeurs spécialistes ici

Premières associations signataires :

Contact presse : conferenceassociationsspecialistes@orange.fr

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